Un petit peu plus d’un an après son dernier passage dans l’hexagone, Cory Wong revient non pas avec un concert, mais deux dates toujours chez l’ami Coquatrix. Contrairement à la dernière fois, Cory propose un groupe en première partie et on peut le dire sans spoiler, il a bien fait !

COUCH
Quoi de mieux pour ouvrir un concert de Funk qu’un groupe de Funk. Couch propose une version de l’exercice un peu différente puisqu’il s’agit de morceaux chantés contrairement à Cory qui propose plutôt de l’instrumental. La pétillante chanteuse va ravir le public soutenue par un orchestre toute option avec cuivre, guitare, basse, batterie et clavier. Le claviériste viendra pousser aussi une petite chanson en front. Nous, on a apprécié une petite idée de jeu de scène qu’on a trouvé originale. A chaque fois qu’un des membres a son solo, et ils en auront tous un sur le set, les autres membres du groupe s’accroupissent. C’est incroyable comme cette simple idée est efficace pour mettre le dit soliste en exergue. Bref, Couch ça donne le peps !

CORY WONG
C’est quand même une gageure de proposer actuellement une production complètement instrumentale de Funk et de réussir à embarquer un si large public. Quand on voit Cory Wong aujourd’hui ça paraît tomber sous le sens ce succès, mais on se souvient la première fois qu’on est tombé dessus ? On s’est demandé : « qu’est-ce que c’est que cet ovni ? » et puis on comprend à quel point le gars a le time et on bascule. Pire, même si on n’écoute quasiment pas de Funk on peut tomber dans le piège ! Alors qu’est ce qui fait la différence ? Déjà, Cory c’est un personnage et on le perçoit en concert, il ne tient pas en place, il est très expressif et il met son orchestre en valeur. Si la musique ne reposait que sur lui on se lasserait, mais au contraire, les morceaux sont pensés en groupe et si c’est Cory la star, parce qu’il est le chef d’orchestre, son big band est d’une importance capitale. Ce n’est donc pas un hasard si on retrouve un peu les mêmes musiciens que lors du dernier passage dans cette même salle l’année dernière, un batteur, un bassiste, une section de cuivre assez fournie et un claviériste. La dernière fois le show avait été bon, mais Cory avait un pied dans le plâtre. On trouvait déjà qu’il bougeait beaucoup sur scène, cette fois c’était Speedy Gonzales. En live, la musique de Cory Wong c’est un mantra de bonne humeur et on comprend que le savoir faire technique n’est pas le seul atout de l’artiste. Sa capacité à faire passer les émotions sans avoir à ouvrir la bouche pour le faire, c’est quelque chose de tout à fait curieux. On notera la participation de Tema Siegel qui n’est autre que la chanteuse de Couch qui viendra prêter sa voix sur une reprise de Peter Gabriel (voir la vidéo en fin d’article). Reste qu’on ne comprendra jamais pourquoi un pied de micro trône au premier plan en permanence alors qu’il ne parle dedans que quelques secondes. Le mettre sur le côté aurait du sens.

Autre petite ombre au tableau, le concert de ce soir était filmé et on ne peut pas dire que les cadreurs étaient très discrets. On les voyait parfois se mettre devant l’artiste offrant leur dos au public. On peut comprendre le besoin d’images, c’est indispensable de nos jours, surtout lorsqu’on est un artiste qui s’est fait connaître via le net. Mais on reste en droit de se demander si un public qui a parfois payé sa place assez cher doit supporter la présence de techniciens envahissants ? On ne doute pas que la vidéo sera bonne avec des gros plans immersifs que les internautes s’arracheront à coup de clics. Mais ça fait quand même un peu l’effet d’être à table avec un type qui regarde son téléphone.

 

 

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