Triumph of Death, ou, des origines du Black au Death Metal en un album : Resurrection Of The Flesh. Fans de Black pas propre ou amoureux de l’histoire des genres, en recherche de sons oubliés par les années, venez vous (re)plonger dans une musique tout droit sortie d’une salle de répète des années 80 réinterprétée par son auteur d’antan. 

Groupe formé par Tom Gabriel Warrior (de son vrai nom Thomas Gabriel Fischer, utilisé à l’époque du groupe fondateur) ,Triumph of Death est un hommage au groupe suisse Hellhammer.

Ce dernier est considéré comme un des pionniers du Black Metal au début des années 80. En 2 ans d’activités, ils sortent 2 EP précédés de 3 démos. 2 d’entre elles, Death Fiend et Triumph of Death sortent respectivement en juin et juillet 1983 et sont réalisées avec le même matériel. Elles sont réunies sous l’unique nom Triumph of Death depuis une release de 1990. Jamais Hellhammer ne se produira sur scène. Le groupe prend un virage important et définitif fin 1984, créant une musique bien plus gothique et qui se soldera par une nouvelle nomination : Celtic Frost. En 2008, Tom quitte le groupe, signant quasiment l’arrêt de la formation qui n’aura que très occasionnellement jouer un titre ou deux d’Hellhammer. Un troisième groupe voit le jour sous le leadership de Tom, Triptykon, actuelle place forte du Metal Extrême suisse malgré seulement 2 albums sortis à ce jour. Encore une fois Hellhammer renaîtra brièvement de ses cendres aux travers de quelques reprises en live. En 2019,  Satanic Slaughter (encore un autre petit nom de notre chanteur-guitariste précédemment cité) décide de revenir à ses origines et crée enfin Triumph of Death (je pense que vous avez maintenant compris l’origine j’espère …).

Ils se produisent directement en live pour enfin faire vivre le corpus musical de Hellhammer. Trois lives seront enregistrés (Hell’s Heroes Festival,  Dark Easter Metal Meeting et SWR Barroselas Metal Fest) entre 2022 et 2023 pour donner naissance à notre sujet du jour, Resurrection Of The Flesh.

Ces quelques lignes de remise en contexte vous auront donc déjà donné le ton de cet album : iconique et nostalgique. Pourtant, il est difficile de passer à côté du vent de fraîcheur qui balaye les morceaux, si l’on prend le temps de mettre en parallèle l’album aux sorties de Hellhammer. Certes, il est indéniable que la qualité musicale même d’un live de nos jours n’est pas comparable à un enregistrement “maison” de 1983, mais l’énergie mise en avant dans ce projet insuffle un vrai vent nouveau aux sons. Les vocaux se font plus graves que les versions “originales”, les guitares sont nettement plus présentes et dynamiques, la batterie enveloppe le tout très proprement pour l’exercice et même les solos de basse se font bien entendre. 

L’enregistrement d’un album live n’est pas forcément chose aisée, pourtant, les rythmiques sont très bien tenues, voire même bluffantes pour les tempo engagés. Cela montre aussi la rigueur et la volonté assurée par notre chanteur-guitariste en herbe : après 40 ans d’activité, il peut bien mettre en avant ses exigences et prouesses musicales ! Le groupe qui se veut mi-vétérans, mi-jeunes musiciens arrive donc à rendre un très bel hommage au groupe original tout en étant dans l’ère du temps. 

Conséquence tout de même de ce projet récent, là où Hellhammer se positionne plutôt clairement dans le Black Metal, Triumph of Death sonne pour le coup… bien plus Death, voire même assez Thrash. N’en déplaise à nos oreilles, il est au contraire bien plus agréable d’écouter l’album Resurrection Of The Flesh que d’essayer de replonger trop longtemps dans Hellhammer. Mieux : un bon conseil pour de jeunes néophytes qui souhaitent se tourner vers les origines du Black et les intentions liées, ce serait justement de débuter par cet album qui flirte dans les différents styles naissants alors et qui montre bien l’évolution musicale des dernières années sans renier les pépites du passé. 

Petit point d’attention tout de même qui marque l’écoute; si les sonorités typiques du Thrash Metal vous grattent parfois les oreilles, il sera peut être préférable d’y procéder à petite dose car le rythme peut vite sembler redondant. Peut-on leur en vouloir tout de même, lorsque l’on sait que les titres ont été produits en si peu de temps ?

En résumé, Triumph of Death rend un très bel hommage à Hellhammer avec une vraie plus value à l’enregistrement et à l’exploitation live des titres qui conserve un peu l’effet “cracra” apprécié par les jeunes des années 80 sur les enregistrements originaux ! Pour la suite, on peut espérer l’un ou l’autre titre à venir du groupe dans le style original, mais ce projet ne tendant pas à faire carrière il permet surtout de faire revivre une époque et de comprendre l’impact du projet initial dans la culture musicale Metal européenne, peut-être même mondiale, actuelle.

Tracklist : 

                    1. The Third of the Storms
                    2. Massacra
                    3. Maniac
                    4. Blood Insanity
                    5. Decapitator
                    6. Crucifixion
                    7. Reaper
                    8. Horus Agressor
                    9. Revelations of Doom
                    10. Messiah
                    11. Visions of Mortality
                    12. Triumph of Death

 

 

Titre le plus apprécié de l’album : Messiah, où l’ambiance live rend honneur au titre qui aura le plus suivi Tom dans toute sa carrière
Titre le moins apprécié de l’album : Horus Agressor, que l’on peut préférer dans sa version originale plus tranchante
Titre ovni : Triumph of Death, déjà à part à l’origine, elle se démarque encore plus avec ce live

Note pour un fan de Black Metal : 13/20

On s’éloigne du Black dans la réinterprétation, qui plus est pour un projet d’un vétéran du genre. On n’égalera pas un Triptykon (nb: autre groupe actif de Tom) pour les plus avertis d’entre vous.

Note pour un métalleux éclectique : 15/20

Belles reprises au goût du jour ce qui en fait un bel hommage musical, avec un rendu très qualitatif pour du live et dont les arrangements vocaux et instrumentaux seront plutôt agréables pour un néophyte.

Co-auteur : Shatenewton (Lydie Perrin)

DERNIÈReS PUBLICATIONS