Le changement dans la continuité

L.S. DUNE sort son tout premier album et c’est en nouveau conquérant que le groupe se lance à l’assaut du public français. Le Rock qu’ils proposent s’inscrit dans la sueur, il se veut brut et fin à la fois. Présentation.

On va vous faire une confidence, avant de jeter un œil sur la bio du groupe, on pensait que le chanteur était une chanteuse. On se laisse facilement prendre par le côté androgyne de cette voix qui sait partir dans le cri Punk ou souffler une douceur Pop. Il faut dire qu’Anthony Green manie avec brio la voix de tête, brouillant ainsi les pistes un peu plus sur certaines envolées. Une fois qu’on le sait, le côté masculin devient plus évident, mais on a failli se faire avoir.

Si on devait définir le rock de L.S. Dune, on pourrait dire qu’il est à la croisée des chemins. On le résumerait bien en Punk Rock, mais ce serait encore trop réducteur. On perçoit des influences Pop à la Garbage, Punk à la Patti Smith ou Les Ramones et Rock Alternatif plus british à rapprocher de groupes comme Marmozets ou The Hives. Par moment ça flirte même avec le Hard Rock. Dans le line up on va trouver les guitaristes Frank Iero qu’on a déjà croisé dans My Chemical Romance et Travis Steever qui officie dans Coheed & Cambria. Dans le reste du line up on retrouve du Circa Survive (chant) et du Thursday (basse et batterie).

Le résultat de ses alliances ne réinvente pas la roue, à la première écoute on reste un peu indécis, ce n’est pas déplaisant, mais on peine à dégager un titre qui sort du lot. Pourtant l’album est plein de relief, le mélange est efficace, il est très bien produit. Et puis on réécoute une fois ou deux plus attentivement et on commence à entrer dans le détail. Car c’est dans les détails que le groupe s’affirme avec des plans de basse en avant sur Past Lives, des leads Slashien sur Blender ou encore des petits coups de vibrato façon Surf Music sur l’excellent titre It Takes Time et d’autres petits arrangements qui font la patte d’un artiste. La voix particulière, nerveuse au timbre geignard et agressif (Punk quoi), s’autorise des trémolos en voix de tête du plus bel effet, d’autant plus que Green n’en abuse pas. L.S. Dune est clairement à ranger entre Green Day et Muse pour signifier le grand écart musical qu’il propose. Au départ dubitatif, on se surprend à réécouter l’album avec plaisir, au-delà même de la nécessité de cette chronique.

 

Tracklisting :
1.   2022
2.   Antibodies
3.   Grey Veins
4.   Like Forever
5.   Blender
6.   Past Lives
7.   It Takes Time
8.   Bombsquad
9.  Permanant Rebellion
10.   Grifter
11.   Sleep Cult

 

Titre emblématique de l’album : Blender
Titre dont on aurait pu se passer : Sleep Cult
Titre ovni : Sleep Cult avec son côté rétro qui fait penser à un titre des Cramberries

16/20

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