Le 4 avril dernier, Les Goguettes ont mis l’Olympia en ébullition. 1800 personnes, une salle archi-comble, et un public chaud comme la braise, prêt à chanter, rigoler, réfléchir, et parfois le tout en même temps. Avec leur spectacle 3ème quinquennat, le quatuor satirique a prouvé une fois de plus qu’on peut parler de politique en chanson sans jamais devenir rasoir. Au contraire, c’était mordant, drôle, et franchement jubilatoire.
ALISSA WENZ
C’est Alissa Wenz qui a ouvert la soirée accompagnée à la guitare et aux percussions, elle a posé une ambiance toute en finesse, avec des chansons ciselées, des textes qui touchent juste, et une voix claire qui accroche. Calme, presque confidentiel, mais percutant.
Alissa, n’est pas juste une chanteuse : elle écrit, elle compose, elle a aussi sorti deux romans et signé quelques scénarios. Une artiste complète, à la fois engagée et délicate. Son univers est plus feutré que celui des Goguettes, mais on sent qu’ils partagent le même amour des mots bien choisis et des sujets qui bousculent un peu. Une belle entrée en matière.
LES GOGUETTES
Si vous ne les connaissez pas encore (franchement, il est temps), Les Goguettes, ce sont quatre artistes : Clémence Monnier, Stanislas de Fournoux, Aurélien Merle et Valentin Vander, bien s’ils s’appellent en trio mais à quatre (oui, c’est exprès). Leur truc, c’est de reprendre des tubes de la chanson française et d’en faire des parodies ultra bien écrites sur l’actu, la politique, les absurdités du quotidien. Et si le mot goguette vous évoque un autre siècle, c’est normal : à l’origine, c’étaient des soirées où on détournait des chansons pour se moquer du pouvoir. Comme quoi, certaines traditions méritent vraiment d’être dépoussiérées.
Sur scène, c’était un festival. Il y a eu On n’a rien vu venir (sur Petite Marie de Cabrel), qui revient sur l’effet de surprise des élections, façon douce gueule de bois. Elle est végan (En esclavage de Bachelet) qui tacle avec tendresse les injonctions alimentaires. La tribu d’Hanouna, reprise grinçante de La tribu de Dana, qui dégomme la télé spectacle avec un sourire en coin. La salle riait aux éclats, mais on sentait que ça touchait un peu plus profond parfois.
Moment fort avec Quoi la gauche, sur Quoi ma gueule ? de Johnny, porté par Clémence Monnier, bluffante d’intensité. Grosse voix, grosse claque. Et on a aussi eu droit à Il est libre Musk, ou encore T’as voulu voir Bayrou, pastiche de Brel à la sauce centriste, irrésistible de mauvaise foi bienveillante, sans oublier: T’as plus ton voile, sur un vieux (mais toujours d’actualité) Renaud (Tu vas au bal ?), qui traite du débat sur le voile avec une plume acide et un humour grinçant.
Bref, une soirée comme on les aime : brillante, pleine d’humour, parfois piquante, souvent très juste. Les Goguettes prouvent qu’on peut faire réfléchir tout en faisant marrer. Et par les temps qui courent, ça fait franchement du bien.
Setlist
Troisième quinquennat
On a rien vu venir
Bayrou à Pau
Just a dissolution
Elle est végan
Medley historique 1
La java de Lepen
La tribu d’Hanouna
Moralisez-moi
95%
Quoi la gauche
Il est libre Musk
T’as voulu voir Bayrou
Medley historique 2
Ô wokisme ennemi
T’as plus ton voile?
La ruinance
ManifeStan
Ben quoi le climat?
Gonfler la cheville
Comédie musicale Valls
Medley des 10 ans
Merci à Contrepied Production et à Lucas pour l’accréditation photo et l’organisation.