Transition FM

Le phénomène Ghost continue son cheminement et nous revient avec un nouvel album moins sombre et toujours aussi mélodique à la production qui tire vers le Hard FM.

Si Ghost n’opère aucun véritable changement radical dans sa manière de composer, oubliez tout de suite l’ambiance messe noire sabbatique sur cet album. En effet Tobias Forge veut nous emmener dans un voyage plus suave que d’habitude. Pour autant les thèmes abordés restent inchangés, on y explore toujours la noirceur, mais sur un ton plus enjoué créant un contraste assez intéressant entre la musique et les textes qui l’accompagnent. Ici il sera principalement question de sentiments, de ressentis. Et c’est ce qu’il y a de bien avec Ghost, Tobias ne s’enferme pas dans un genre et se permet de traiter les sujets qui le travaillent au moment de se lancer dans la création.

A la production, on retrouve Gene Walker avec un mixage assuré par Andy Wallace et Dan Malsch. Si on connait très bien Wallace pour sa participation à tout un tas de prod comme Slayer, Prince, Foo Fighters, Alice Cooper, Nirvana (j’arrête la liste ici, on pourrait faire deux pages) et Malsch pour s’être investi sur les singles et album de Motionless In White, Doro ou encore Avenged Sevenfold, on ne trouve rien à propos de Gene Walker. En cherchant un peu, on découvre qu’il s’agit en fait du pseudo de Tobias Forge qui a produit lui-même Skeletà ! Pourquoi un pseudo ? Peut-être un besoin de séparer son personnage créatif et l’autre plus technique. De toutes façons, on ne choisit pas de jouer un personnage maquillé sur scène si on n’a pas le goût du travestissement et n’est-ce pas là l’essence même du pseudonyme.

Comme on l’a évoqué plus haut, Skeletà est un vrai album de Ghost, on y retrouve tous les codes qui ont fait sa personnalité notamment sur Lachryma qui reste à notre avis le titre le plus proche des traditions du groupe sur cet album. En revanche, le côté sombre, inquiétant cède la place à des sonorités plus légères, parfois mélancoliques et toujours très mélodiques. On est très proche d’un album de Hard FM, le côté paillette et permanente en moins. A la première écoute, ça peut dérouter, puis quand on entre complètement dans l’album on apprécie les compositions sans plus se poser de question.

Avec cet album Ghost pousse un peu plus loin son voyage mélodique délaissant un temps son côté Doom aseptisé. On apprécie particulièrement la démarche de ne pas se répéter d’un album à l’autre et on a hâte de découvrir les nouveaux titres en live !

Et puisqu’on parle du live, notez que pour prochaines dates les téléphones portables seront strictement interdits pour préserver la concentration des spectateurs. Une action qui n’est pas sans rappeler le dernier passage de Tool à Paris. Les téléphones seront sous pochette plastique. Des zones à l’extérieur de la salle seront prévues pour leur utilisation en cas d’urgence ou de manque de sa dose de réseau social.

Tracklisting :  
1. Peacefield 
2. Lachryma 
3. Satanazed 
4. Guiding Lights 
5. De Profundis Borealis 
6. Cenotaph 
7. Missilia Amori 
8. Marks Of The Evil One 
9. Umbra 
10. Excelsis

Titre incontournable : Lachryma 
Titre dont on aurait pu se passer : Marks Of The Evil One 
Titre ovni : Umbra et son ambiance très légère pour du Ghost avec des rythmes très 80’s

17/20  

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