Après la sortie de leur dernier album, et à l’occasion d’une grande tournée mondiale, Ghost était de passage sur la scène de la LDLC Arena pour une date immanquable, et sans téléphone…
GHOST
En ce samedi soir, il fallait du courage pour assister au passage sur la scène lyonnaise, du groupe suédois, Ghost. En effet, le concert de ce soir est programmé en même temps qu’un match de l’OL au Groupama Stadium (situé juste à côté de la salle) et pour couronner le tout, les lignes de tramways desservant le complexe sont à l’arrêt pour travaux… Heureusement une bonne partie des spectateurs ont pris leurs dispositions pour ne pas rater cette date très attendue. A l’ouverture des portes, la salle est déjà bien remplie, même si on notera qu’au début du concert, il reste encore quelques places vides, preuve d’une certaine difficulté d’accès.
Ghost, emmené par son illustre chanteur Tobias Forge s’est notamment fait connaître pour ses performances live puissantes et son univers bien à lui. Cumulant près de 10 milliards de streams, lauréat d’un GRAMMY et véritable sensation mondiale, le groupe continue d’offrir à chacune de ses tournées un spectacle euphorique. Hasard du calendrier, c’est en ce jour de funérailles du Pape François, et au lendemain de la sortie de leur dernier album Skeletá (chronique à découvrir ici), qu’un nouveau pape, autoproclamé « Papa Emeritus V » a fait son apparition sur la scène de la LDLC ! Il s’agit de la cinquième incarnation théâtrale du phénomène Metal scandinave, qui a chaque nouvel album, change de personnage (mais pas d’interprète) pour créer une histoire propre au groupe.
Avec une mise en scène absolument grandiose, aidée par un immense écran, qui transformera la salle tantôt en cathédrale qu’en enfer, complété par de nombreux effets pyrotechniques, un immense logo en forme de croix surplombant la scène, ainsi qu’une excellente réalisation vidéo, les huit musiciens déguisés, les Nameless Ghouls (« goules sans nom »), font leur apparition sur scène.
Après une introduction où résonneront Klara Stjärnor et Miserere Mei de Gregorio Allegri, c’est le morceau Peacefield, qui lance ce concert en nous mettant directement dans l’ambiance, avec des guitaristes qui seront intenables durant tout le concert, n’hésitant pas à se balader sans cesse sur l’immense scène, tout en distillant des solos incisifs, et en chauffant régulièrement le public. Tobias, quand à lui, nous fera profiter de sa voix puissante et de son charisme, enchaînant les changements de costumes, et les prises de paroles (toujours avec beaucoup d’humour), et il n’hésitera pas à laisser sa place à ses musiciens, en s’effaçant pour que l’on puisse profiter de tout leur talent.
C’est devant près de 10 700 personnes que le groupe enchaînera les morceaux du dernier album, mais aussi quelques uns de leur plus grands tubes, que le public n’hésitera pas à reprendre en chœur. Pour en revenir au public, celui-ci est très hétérogène, et on a compté de très nombreuses personnes venues déguisées (mention spéciale à ce cardinal qui recevra une ovation du public lors de son entrée dans la salle), mais aussi maquillées, ce qui confère une atmosphère toute particulière à ce concert.
On retiendra notamment ce final grandiose où s’enchaîneront les morceaux Mary On a Cross, Dance Macabre et Square Hammer, dans une ambiance indescriptible, où se mêleront feu d’artifice et confettis. Un vrai moment de communion qui résume à lui seul, l’ambiance extraordinaire de cette soirée !
A la sortie du concert, on a demandé son ressenti à Julie, venue tout droit d’Aix-en-Provence pour ce concert : «J’ai connu Ghost sur le tard, il y a deux ans, et je suis devenue fan instantanément. Il était impensable que je rate cette occasion de les voir en live. J’ai été surprise de voir dans le public des jeunes et des moins jeunes, et l’ambiance était très bon enfant. Ils ont joué des titres de chaque album sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Et du fait que les téléphones étaient interdits, rien n’est venu gâcher la vue. Mon seul regret : ne pas m’être maquillée comme certains spectateurs. La prochaine fois, je n’y manquerai pas !»
Sans aucun doutes possibles, l’un des concerts de cette année, et une date qui rentre dans l’histoire de la LDLC Arena !
On ne pouvait terminer cet article sans revenir sur la spécificité de ce concert, à savoir un live sans aucun téléphone autorisé dans la salle. C’est en effet, une des spécificités des concerts de Ghost car comme l’a dit Tobias Forge à Riff X’s Metal XS :
« La distance que je ressentais entre la foule et le groupe au cours des cinq dernières années est devenue de plus en plus grande. J’ai parfois eu du mal à voir quelqu’un dans le public qui ne brandissait pas un téléphone devant son visage. C’est agaçant. ».
On doit avouer que cela a été un vrai plaisir de profiter d’un tel show sans être gêné par une nuée de téléphones, un interlude dans cette vie hyper-connectée, où l’on a pu pleinement profiter de l’instant présent. Et cela avait été parfaitement organisé par la salle. Dès l’entrée, après le contrôle des billets et la fouille, passage obligatoire par les stands Yondr, où des hôtesses accueillaient les spectateurs, avec l’obligation de glisser son téléphone dans une pochette spéciale, qui est ensuite verrouillée sur place. Le téléphone restant avec nous, mais il est inaccessible pendant toute la durée du concert. En cas de besoin, des zones spéciales sont prévues sous l’œil du personnel, et toute triche entraine l’exclusion immédiate de la salle. A la fin du concert, les hôtesses sont positionnées à toutes les sorties de la salle pour déverrouiller les pochettes et libérer les téléphones. On avait une certaine appréhension de devoir patienter longuement, que ce soit lors de notre entrée ou sortie, mais tout a été extrêmement fluide. Alors pour ça on ne peut que féliciter l’organisation. En tout cas, cela a semblé avoir été très bien accueilli par le public, et avec un dispositif aussi simple, on espère que cela sera reproduit dans le futur !
Photographies : Ryan Chang (images fournies par la production)
Un grand merci à Live Nation pour l’invitation et à l’ensemble des équipes de la LDLC Arena pour l’accueil.