Le bel écrin du Douze, à Cergy, a été le théâtre d’une soirée toute en grâce et en élégance où la sororité de la violiniste Esther Abrami a été le leitmotiv.

WIGO
La soirée est lancée avec l’entrée en scène du groupe francilien Wigo sur la scène du Douze. Habitués à jouer à cinq – comme lors de leur premier passage sur cette même scène en première partie de LEJ en 2021, c’est en formation duo que Wigo se présente au public dans une lumière tamisée. Si la tête d’affiche de la soirée est une éminente violoniste, Wigo n’est pas en reste puisque ce duo d’un soir est articulé autour du violon électrique de Baptiste, à l’origine de la création du groupe en 2017. Le temps d’une demie heure Baptiste et Emma ont présenté un aperçu du répertoire de Wigo devant un public séduit par leurs mélodies entre Pop et Rock.

ESTHER ABRAMI
Accompagnée d’une pianiste, Esther Abrami fait résonner les premières notes de son violon au son de la musique d’Hunger Games face à un public plutôt familial. D’une formation classique d’une quinzaine d’années, la violoniste à la technique irréprochable se plait dans son dernier album Cinéma à réarranger les musiques des films qui l’ont marqué dans sa vie.

La Vie Est Belle, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, les Choristes…on se plait à réentendre ces mélodies devenues cultes, et à découvrir des choix plus étonnants comme les musiques des mangas Naruto et Demon Slayer.

Elle mettra aussi en avant des compositeurs classiques dont certaines œuvres ont été utilisées par le cinéma, à l’image de Chostakovitch (Gadfly) ou Tchaïkovski avec sa Valse Sentimentale et le Lac des Cygnes, qui a permis au danseur Yann Antonio d’évoluer sur scène tout en élégance autour des douces notes d’Esther Abrami.

Aujourd’hui considérée comme l’une des nouvelles grandes dames de la musique classique – très populaire sur les réseaux sociaux – la jeune Esther Abrami a souhaité, en cette journée mondiale des droits des femmes, mettre à l’honneur des compositrices classiques et contemporaines qui ont marqué leur temps sans que leurs noms soient pour autant connus du grand public. C’est d’ailleurs le sujet de son prochain disque, Women, à paraître fin avril.

Elle prendra le temps de présenter chaque femme à travers leurs destins singuliers, notamment par leur engagement pour les droits civiques et sociétaux. Esther Abrami interprétera la Marche des Femmes (The March of the Women) composée par la suffragette Ethel Smyth en 1910, mais aussi Wiegala d’Ilse Weber, compositrice juive déportée et morte dans le camp d’Auschwitz, ou encore la Lua branca de la compositrice brésilienne Chiquinha Gonzaga, première femme devenue cheffe d’orchestre au Brésil à la fin du XIXème siècle mais aussi la créatrice de la première société de droits d’auteurs.

En guise de rappel, elle offrira au public le Libertango d’Astor Piazzola.

Esther Abrami aime raconter que durant toutes ses années d’études musicales, on ne lui avait fait jouer que des œuvres de compositeurs. Aujourd’hui dans la lumière, la jeune artiste de 28 ans peut enfin s’exprimer avec tout son talent, tout en dépoussiérant l’image de la musique classique auprès d’un public très diversifié, et ainsi donner à ces femmes compositrices la visibilité qu’elles méritent.

Elle sera en concert à l’Olympia en novembre prochain pour présenter son album Women.

Nous remercions le Douze pour son accueillir toujours chaleureux !