L’empreinte de Savigny le Temple accueille Black box warning dans un nuage de fumée. Ce groupe local ouvrent la soirée, et on reconnaîtra Julien de l’Empreinte à la batterie. Visuellement parlant, nous sommes dans une ambiance contre-jour et on apprécie pour le coup, là présence du groupe, batterie comprise, à moins d’un mètre de la scène qui nous offre une belle proximité. Le set d’une demi-heure se déroule en quasi continue, laissant tout juste place à un clap semi-subreptice. Présenté comme un groupe à dominante Doom, cette dernière sera atteignable en fin de passage après des sons plus énergiques que l’on pourrait plus adjuger au Death profond. La rythmique est évolutive en permanence, désynchronisant les plus carrés des rythmiques !

Un son lugubre retentit dans l’empreinte comme un appel à  la communion qui prend tout son sens en découvrant la scène façonnée par l’homme qui se cache derrière Verset zéro. Un rappel des messes noires du morbid fest… ? Inclassable tout au long de ses 30 minutes de performance, on peut tout même différencier deux ambiances. La première, qui revient en fin de set, propose quelque chose de plus intense et ordonné, encadrant une seconde phase presque expérimentale. Seul sur scène, il travaille en permanence son son. Saturation, réverbération ou volume fluctuant en permanence dans cet environnement sinistrement mélancolique. OVNI de cette soirée en 3 étapes, il se démarquerait toujours autant en décuplant les formations tellement le style est déviant. Cette étrangeté n’est malheureusement pas fédératrice et la salle déjà clairsemée se dépeuple au fil du temps.

Avis au fan du 200 bpm, passez votre chemin. Ici nous prenons notre temps pour apprécier le poids de la musique de Primitive man. C’est sûr, demain personne n’aura mal à la nuque, car c’est bien le corps entier qui vibre incessamment pendant 1 heure de ce Doom intense. La présence scénique est réduite à son stricte minimum, nous n’avons pas besoin de voir ici, seulement d’écouter cette explosion de décibels qui arrive à remplir physiquement l’endroit tellement notre être frémit. Primitive Man fait partie de ces représentants du genre qui montrent que la frontière avec le Death est plus que fine. Si la lourdeur et la puissance du Doom, accompagnés de leur growl interminable, sont bien sûr de mise, un simple changement de tempo côté batterie et nous voici embarqués dans un break Death au milieu du morceau. À l’image des précédents groupes, on entrevoit une demi pause, avant une fin rallongée d’un rappel. L’expérience se vit d’un trait et laisse des traces de résonance en sortie de soirée. C’est ça une soirée Doom.

Report : Pierre-Luc Perrin “Luchot”

Photo :  Lydie Perrin “Shate Newton”

Une soirée Garmonbozia !

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