On est gâté ce soir à l’Elysée Montmartre, ce n’est pas 2 groupes mais bien 4 qui vont tenter de nous divertir, deux premières parties et deux têtes d’affiches, organisé par Access Live. Si on doit chercher un point commun entre ces 4 formations ce serait l’énergie, car les groupes proposent un metal assez différent, les deux premiers évoluent dans une sphère assez moderne sauce Metalcore avec un peu plus de mélodique pour April Art et les deux suivants proposent quelque chose qu’on connaît déjà bien, plus contemporain dirons-nous. Mais dans tous les cas de figure ça poutrasse sa maman !
On sera arrivé un poil tardivement dans la salle pour voir l’ensemble de la prestation du groupe, juste quelques titres pour se faire une idée. Sur scène l’ambiance est plutôt sobre, les musiciens font le job, mais la présentation est froide. La chanteuse Isabel est assurément l’élément spectaculaire de la formation. Elle s’impose et démontre une envie de convaincre. Elle descendra dans la salle pour aller chercher les gens sur un titre, jouera avec la fumée en balançant son chant agressif ou mélodique selon les passages. Voilà quelqu’un qui ne s’excuse pas d’être là où elle se trouve. Tag My Heart est une vraie bonne découverte et nous les reverrons bientôt dans nos pages.
C’est un peu le même constat que nous ferons pour April Art. Musicalement on surf sur plus de mélodies que pour le groupe précédent. Le metalcore cède la place au metal tendance Nu. Ça envoie grave, sur scène le groupe est très mobile, très expressif et les mélodies sont très efficaces. Cette fois la chanteuse sera véritablement épaulé par le reste du groupe pour occuper la scène. Côté public, les réactions sont plutôt encourageantes. La bonne humeur du groupe est communicative. Pour nous le contrat est rempli, le groupe totalement inconnu en France aura assurément marqué des points ce soir. Eux aussi nous les retrouverons prochainement dans nos pages.
Les Finlandais investissent la scène avec leur Folk Metal. On a sous les yeux toute la panoplie du genre, les kilts, les coupes de cheveux improbables, les gros yeux du bassiste et les peintures de guerre. Il faut prendre un certain recul sur toute cette mise en scène pour réellement apprécier le groupe sur scène. Mais une fois fait, on ne peut que reconnaître l’efficacité du set d’Ensiferum. En assez peu de temps de jeu, ils auront sûrement été le groupe le plus fédérateur de la soirée, allant jusqu’à faire ramer la fosse, façon viking dans un drakkar. Et on ne parle pas des pogos, circle pit et dérivés. Le groupe, qui propose pourtant une musique assez violente, arrive à réveiller le festif qui sommeille en chacun de nous. Le tout est exécuté avec maestria. Pas forcément la came de tout le monde, mais pour ceux qui aiment ça c’est du quatre étoiles.
Set List :
Rum, Women, Victory
Andromeda
One More Magic Potion
Into Battle
For Sirens
Run From the Crushing Tide
Treacherous Gods
In My Sword I Trust
Lai Lai Hei
From Afar
Avec les Suédois on change quelque peu d’atmosphère. Le festif ce n’est pas trop la recette de Dark Tranquility. Là on va plutôt lorgner du côté de l’émotionnel. Encore une fois, pour un groupe qui produit une musique violente, la place laissée à la mélancolie et aux sentiments profonds est assez importante pour être soulignée. Et ça se confirme lorsque le chanteur Mikael rend hommage à Fredrik Johansson, ancien guitariste du groupe décédé des suites d’un cancer en début d’année, la larme à l’œil.
Musicalement le Death Mélodique va plonger tout le monde dans cette noire tranquillité promise. Le public est attentif, respectueux et parfois rageur. Sur les moments violents certains arrivent à monter sur scène, accueilli par le chanteur pour une poignée de main avant de repartir. Tout s’opère dans le respect mutuel, c’est une communion.
On regrettera peut-être un set un peu court, sans rappel, on aurait aimé en avoir un peu plus car après tout c’est pour ça qu’on est venu. Mais on est déjà très heureux d’avoir pu vivre cet instant et puis quoi qu’il arrive un set de Dark Tranquility c’est un peu comme un Finger, c’est toujours trop court.
Set List :
Phantom Days
Transient
Focus Shift
Monochromatic Stains
Forward Momentum
Terminus (Where Death Is Most Alive)
The Dark Unbroken
Punish My Heaven (dedicated to Fredrik Johansson)
Atoma
The New Build
Identical to None
Encircled
Lost to Apathy
Misery’s Crown
L’Elysée Montmartre était presque plein pour célébrer ce marathon du metal venu du Nord. Les sets auront tous été un peu courts, mais c’est aussi le prix à payer pour la diversité. Le Big 4 de ce soir aura fait le job et tout le monde repart gonflé à bloc.
Vassago
