Tonitruant, explosif, énergique… il aura suffit d’un riff bien placé sur un rythme intense pour que nos oreilles se rivent sur Holsters and Rituals, le troisième album du duo alsacien Knuckle Head, sorti en ce printemps 2022. Melolive a dégainé sa plume pour leur écrire, quémandant à ses maestros du rock’n’roll quelques éclaircissement sur cet opus, qui ne vous laissera pas indifférent…

Bonjour messieurs ! Cela fait trois ans depuis votre précédent album [NDLR : Knuckle Head II, sorti en 2019]. Quelles sont vos émotions à présent à la sortie de ce nouvel album ?

Bonjour Melolive. Nous sommes très heureux de voir enfin le fruit de notre travail se matérialiser par cet album et les concerts lives. Les retours sont déjà au-delà de ce qu’on imaginait, alors c’est que du bonheur pour la suite !

Par rapport à vos précédentes productions musicales, quelles ont été vos intentions en commençant Holsters and Rituals ? Ont-elles évolué dans le temps ?

Je dirais qu’on a toujours avancé de manière logique et structurée tout en écoutant notre instinct. L’expérience, le recul et les compétences que nous ont apporté ce projet à travers les précédents albums, nous ont permis de savoir plus précisément vers où nous voulions aller avec ce troisième opus. Nous avons clairement voulu un album plus travaillé, plus recherché dans ses compositions, les visuels, mais aussi dans sa prod. Nous continuons d’évoluer en fonction de nos moyens, nos contacts, le travail des personnes de confiance qui nous entourent. Nous-nous remettons en tout cas chaque jour en question pour essayer de faire du mieux possible.

La qualité sonore est clairement montée d’un cran, tant dans la cohérence d’ensemble que la palette de champ sonore. Qu’est-ce qui a permis une telle réussite ?

Pour donner une idée concrète de l’évolution au niveau sonore, L’EP First Ride a été enregistré par Jack avec un seul micro dans une cave poussiéreuse. L’album suivant « II » a été réalisé en studio durant environ une semaine. C’était une volonté d’aller vers une prod plus « punk » et le budget nous a aussi contraint à cela.

Pour « H&R » nous avons passé quasiment un mois dans ce même studio, White Bat Recorders avec notre ami Rémi Gettliffe aux commandes. L’enregistrement analogique et la maitrise de Rémi font qu’il était évident pour nous d’enregistrer cet album au même endroit. Il apporte aussi un regard extérieur aux chansons qui permet d’ajouter une qualité certaine, surtout aux niveaux des arrangements, placements de chants, recherche de sons, etc… Comme nous faisons un effort particulier dans la cohérence du projet, les personnes qui travaillent autour de nous comprennent assez vite l’univers dans lequel nous créons et apportent avec brio leur compétence en harmonie avec le reste. Les choix artistiques sont toujours remis en question dans ce souci de cohérence, justement.

J’ai un coup de cœur personnel pour le titre Burn ! Pouvez-vous me raconter la genèse de sa création ?

Cool ! Nous voulions un riff ultra simple mais efficace pour le couplet. Il fallait qu’il soit dark et fédérateur. « Burn » c’est le titre qui est le plus inspiré de Depeche Mode je pense, groupe que nous affectionnons particulièrement tous les deux. Ils ont des titres qui justement ont ces qualités. En écrivant le refrain (qui pour nous, doit rester en tête et qui est le pilier de chaque titre), nous avons trouvé un gimmick à la guitare qui ajoute une dimension prog rock 90s, je trouve. Les paroles ne sont pas franchement joyeuses mais décrivent bien notre univers qu’on a pu mettre en image grâce au clip que je vous invite à aller voir sur notre chaîne YouTube. Il n’y a pas à proprement parlé de « single » dans cet album mais nous avons choisi celle-ci pour le clip car elle représente bien l’esprit global et de l’album. D’après les retours, la préférée de chacun est très diverse et nous en sommes ravis.

Jusqu’à présent, vous aviez à cœur de vous placer dans un imaginaire très fidèle à une atmosphère américaine. Est-ce que cela vient uniquement de votre amour pour les bikers ?

Non, c’est surtout que la musique country-rock/blues/stoner est historiquement une musique américaine. Même si on ajoute une dimension européenne dans les autres styles qu’on mélange, la grosse base reste des accords, structures et technique de blues/country. Par exemple, pour moi, de la country classique américaine chantée en français, ça fait « syntax error ».

On note une évolution dans la dimension visuelle, qui rappelle une influence européenne et médiévale. Était-ce voulu ?

Bien-sûr ! Nous avons fait murir le projet vers quelque chose de plus dark, plus mystique et sombre. Car ça nous inspire d’avantage en ce moment et parce que ça nous correspond bien à tous les deux. Nos influences musicales jouent aussi. Nous avons voulu passer d’un univers western/biker/américain à une sorte de western/post-apocalyptique/européen. Quand je compose des riffs ou des paroles je suis beaucoup plus inspiré par notre environnement en Alsace, avec ses forêt et châteaux, que le désert en Arizona par exemple que nous ne connaissons finalement qu’en films.

Comparé aux autres représentants du genre, vous avez la particularité d’être un duo rock, au lieu d’un quatuor par exemple. Comment cela influence votre alchimie artistique ?

Tout est plus simple au niveau logistique et relation humaine, c’est indéniable. Au niveau artistique, on est forcément plus limité à deux, mais nous voyons ça comme une opportunité. Tu es sans cesse obliger de composer une musique qui fonctionne à deux, doublant d’effort et de recherche pour que « ça marche ». Et puis cette osmose presque inexplicable qu’il y a entre nous deux dans la musique mais aussi dans la vie permettent cette alchimie. Ajouter une personne sur scène casserait complètement le projet. J’en suis convaincu. Mais pourquoi pas ajouter une chorale en backing vocals si nous en avons les moyens un jour ? C’est une idée comme ça, les arrangements s’y prêteraient en tout cas.

Vous avez choisi de créer un label indépendant, au doux nom de Knuckle Rocks Production. Était-ce une étape incontournable pour que vous puissiez garder une liberté artistique ?

C’était tout d’abord une nécessité administrative. La structure sous forme d’association permet d’avoir un compte en banque par exemple, de pouvoir faire des contrats, etc… Comme nous avons commencé seuls à partir de zero, nous n’avions ni les contacts ni l’envie de nous reposer sur une structure existante. Nous avons d’ailleurs souvent fait l’inverse des conseils qu’on nous donnait. Je pense qu’aujourd’hui, le travail fourni, la qualité des sites web, du merchandising, nous conforte dans le fait que nous avions raison de suivre notre instinct et de réaliser le maximum nous-mêmes. En tout cas, cette liberté est indispensable mais n’exclue pas de travailler avec d’autres acteurs comme nous le faisons déjà avec notre tourneur Muzivox. Et puis il faudra déléguer du travail car ça devient difficile de tout assumer si le projet continu de grandir. Qui sait, peut-être qu’un jour l’association Knuckle Rocks Prod deviendra une société !

Vous donnez une place centrale au concert live : qu’est-ce qui vous anime toujours autant pour réaliser autant de shows aussi endiablés ?

Knuckle Head est un groupe à voir en live. Nous pensons les titres pour le live avant tout. Sans public, le groupe n’est rien. Nous avons une énergie brute que nous accumulons dans la vie de tous les jours au travers des déceptions, des injustices mais aussi des joies et espoirs. Cette énergie est balancée à chaque concert et le publique nous le rend x1000 ! C’est pour cela qu’on dit chaque fois qu’on ne se force pas, on ne joue pas de rôles, on vit ce qu’on fait, on reste nous-mêmes et on balance le max, qu’il y ai 10 ou 10 000 personnes.

Enfin, tournons-nous vers l’horizon : quel avenir réservez-vous au projet Knuckle Head ?

Nous souhaitons au projet d’aller toujours plus loin, toujours plus pro, toujours plus de concerts, avec sincérité et la même rigueur. La fanbase nous fait confiance depuis le début et ne cessent de s’agrandir. C’est aussi cela qui nous donne la force d’avancer. Un grand merci à vous tous !

Prochaines dates :

08/04/22 – LA LAITERIE – GRANDE SALLE (STRASBOURG, FRANCE)

16/04/22 – 24H MOTOS (LE MANS, FRANCE)

14/05/22 – LE TOIT ROUGE (MONTELIMAR, FRANCE)

21/05/22 – FESTIVAL ROCK’AISNE (CHAUNY, FRANCE)

25/06/22 – SHOW BIKE AQUITAINE (VENDAYS-MONTALIVET, FRANCE)

15/07/22 – AVORIAZ HARLEY DAYS (MORZINE, FRANCE)

22/07/22 – FESTIVAL LE CHIEN ROUGE (LE CANNET DES MAURES, FRANCE)

27/08/22 – TRIBAL FEST (PEYMEINADE, FRANCE)

11/09/22 – RAISMES FEST (RAISMES, FRANCE)

https://www.knuckle-head.com/

http://www.knuckle.rocks/

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