Zarhzä

Une fois n’est pas coutume j’arrive en retard à ce concert. Du coup je manque le début du premier titre. Je saute sur mon appareil et je commence à shooter. Il faut vite se mettre dans l’ambiance pour choper les attitudes. Et de l’ambiance il y’en a ! Les membres de Zarhzä ont le feu, ça bouge beaucoup sur scène, ils sont contents d’être là et c’est communicatif, le public adhère. Et pour cause, avec Zarhzä on retrouve clairement Les Négresses Vertes des jeunes années. Quelques personnes vont même transgresser les règles en se levant pour venir danser devant la scène en fin de set.

Les Négresses Vertes

Lorsque le groupe arrive sur scène c’est un mini choc pour moi. N’étant pas forcément un grand fan et n’en connaissant que ce que j’en avais entendu à la radio, lu dans la presse et vu dans des clips quand je n’étais encore qu’un pré-adolescent, j’en était resté visuellement à cette époque. Une époque où le groupe était encore tout frais débarqué du punk, avec les excès qui vont avec. Le temps a passé et sur le moment on se dit que cette reformation fait surtout la part belle à une certaine nostalgie. C’est amusant cette manière dont notre cerveau n’arrive pas à intégrer que les choses évoluent même si on ne s’en soucie pas ! J’ai moi-même pris un coup de vieux depuis cette époque…

Les premiers titres joués font très policés : « Voilà l’été » n’a plu ce ton nonchalant un brun pédant que le premier chanteur du groupe disparu si tôt dans son histoire avait et qui donnait au groupe ce ton particulier. Le côté punk est clairement mis de côté ce soir, le temps a eu raison de lui, mais ce n’est pas forcément une catastrophe, car d’un autre côté le groupe a muri. Il propose aujourd’hui un rock alternatif « gitanisé » comme à l’époque, mais également légèrement variétisé, l’ensemble est classieux. En plus le son est bon, les lights sont en nombre, la sophistication ça a aussi du bon lorsqu’on fait un spectacle.

Le groupe peine un peu à faire monter la sauce en début de set, on a quelques moments de flottement entre les titres. Il faut dire que tout le public est assis et ce n’est clairement pas une musique faite pour ça. Forcément ça déroute. Le groupe va ramer pour le faire participer. Et ça fini par payer ! A mesure que le show se déroule, l’ambiance prend petit à petit et gagne le public qui par un effet rebond va galvaniser le groupe sur scène. Plus la fin du set approche et plus le groupe se lâche et on retrouve ce côté rock festif qui a fait le succès du groupe. Cette fois, les coupures entre les titres sont meublées par quelques bonnes phrases, le public rigole, réagis, le groupe plaisante et joue avec… Voilà qui prouve que même pour un groupe avec de l’expérience, tous les soirs c’est un défi pour aller chercher le public parfois timide, parfois hostile ou dans l’expectative. Les Négresses Vertes ce soir, 30 ans après leur début y arrivent encore et ça fait plaisir à voir. Alors oui ils ont vieilli (comme nous tous), mais un peu comme le bon vin, celui qui ne tourne pas au vinaigre.

Set List faite de mémoire en espérant ne pas avoir fait d’erreur

  • La valse
  • C’est pas la mer à boire
  • Voilà l’été
  • Orane
  • L’homme des marais
  • Hey Maria
  • La faim des haricots
  • La danse des Négresses Vertes
  • Famille heureuse
  • Zobie La Mouche
  • Le père magloire
  • Les mégots
  • Les yeux de ton père
  • 200 ans d’hypocrisie
  • Les rablablas les roubliblis
  • Face à la mer
  • Sous le soleil de Bodega

Un grand merci à la salle Le Douze et à toute son équipe

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